Sur le chemin

Est-ce toi que je vois, blafarde, sur le chemin

Est-ce toi qui flottes ainsi, somnambule

Est-ce toi qui assassines et qui enlace

 
Vas-tu laisser ce fardeau et tenir ma main un instant

Ou bien recueillir mon sang dans tes mains en coupe

Vas-tu lever tes yeux clairs

Ou les plonger dans ces entrailles

 
Choisis donc la tourbe ou l’eau claire

Etends-toi enfin sur ce lit

Laisse moi courir loin devant

Et fuir mes restes encore fumants




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Océan

Au loin, l’horizon porte ta vue

Le long de la ligne tranquille

Postée là, vigie mouvante,

Les courants furieux lèchent tes chevilles

 
Sous tes cheveux saturés d’embruns

Tournoient et palpitent l’acier et l’argent

Qui nagent au fond de ton esprit océan

Leurs ouïes béantes respirent tes pensées

 
Leurs yeux te montrent l’univers grandiose

Et tu plonges dans l’infini bleuté,

Suis la farandole délirante des vagues musculeuses

Enroule dans l’eau et dans l’air ton corps délicieux

 
Dans le roulis aérien du vent qui s’égare

Tu te répands en ondulations, en arabesques

Ton esprit court le long du rivage

Puis tu murmures ton nom dans les plis d’un rocher

La Sèvre

De loin on peut sentir ton parfum

Ta suavité calme a envahi la nuit

Dans la clairière, immobile

Ta sève s’échappant de toi

Et tu la laisses s’enfuir sans un mot

 
Ce n’est pas la haine qui approche

Ni la colère noire qui rampe

La faim nous taraude et il fait froid

Tu es là, trop belle pour disparaitre

Quand se tarira ton souffle blanc

 
Nous préférons te dévorer

plutôt que te voir t’effacer

Dans l’étreinte, perce-nous le coeur

Mêlons notre sang, vivants une dernière fois

Et dans l’huile de nos corps glorieux

 
Terminons-en une bonne fois.