L’air est lourd sur la lande
Le soir tombe et le vent s’étouffe
Dans sa propre tourmente
Et offre le monde à la pesanteur
Toi tu as oublié de nourrir les bêtes
Tu as laissé crever la terre à tes pieds
Et ton berceau est nauséabond
Ce soir, tu souperas d’un peu de néant
Et le ventre bien rond de ton amnésie
Gourmand encore de plus d’oubli
Tu iras t’assoupir sur ton lit de fer
Sourd au vol des corbeaux
Au pas lent mais sûr dans la plaine sèche
De celui qui vient avec au coeur sa mémoire
Infaillible et sans âge, ton nom gravé tout au fond
Il va tout droit sur ton corps endormi
Se repaitre de tes rêves
Sa monture piétinant ta chair flasque
À peine un soubresaut t’anime
Toi, coquille vide et pantin suffisant